
Donald lors d’ un déjeuner d’hommes chrétiens
Revisiter notre façon d’aimer
T’es-tu déjà fait dire : « Chérie, tu ne me comprends pas! » Ou « Il faudrait que tu changes! » As-tu déjà posé un geste inoffensif et voir exploser la colère de ton époux (se) comme si tu avais pilé sur une mine? Fais-tu partie de ces époux (ses) qui ne semblent pas pouvoir satisfaire l’autre, qui n’ont pas de vie de prière intime ensemble, ou de ces couples qui souffrent en silence? Faut-il se résigner à accepter que les hommes viennent de « mars » et les femmes de « vénus »? Non, le plan de Dieu a beaucoup plus à nous offrir.
Des couples souffrent plus qu’ils sont prêts à l’admettre. Une fois la lune de miel terminée, le naturel revient au galop. Tel deux étrangers, ils ignorent les blessures émotionnelles et les carences affectives dont ils héritent. Ils méconnaissent comment les blessures de la vie ont endommagé leur cœur et transportent chacun dans leur trousseau un champ de mines insoupçonnées.
Des murs de séparation émotionnelle
Que faire lorsque les murs de nos relations sont tapissés de fissures?
Paralysés par le malaise, plusieurs vont instinctivement nier, dissimuler ou tenter de colmater les brèches en surface. Ils fuient la douleur faute de pouvoir l’apprivoiser. Si les relations se détériorent, l’épouse souvent plus sensible, empruntera la voie de la communication. Quant au mari, se sentant inadéquat pour explorer les sentiments et les émotions, fuira maladroitement dans sa caverne.
Si les femmes sont plus sensibles à l’intimité émotionnelle, les hommes la fuient. Notre culture a réussi à inculquer à nos petits garçons qu’un homme, ça ne pleure pas, les filles si. Un homme c’est fort et flegmatique, une fille fragile et émotive. Un homme est admiré pour ses habiletés, son ton de voix austère, son caractère musclé, ses réussites. Il a appris à trouver sa valeur dans les performances. Pour lui, s’engager sur la voie des sentiments et des émotions, c’est trop risqué puisque la perspective de l’inconnu et de l’échec ne l’attire guère.
Dieu peut-il nous aider?
Que faire lorsque les vagues d’émotions continuent de hanter notre couple? Souffrir en silence, sombrer dans le déni, imposer un contentement psychologique, s’enfoncer dans le légalisme religieux, s’étourdir dans des projets, essayer de changer l’autre? Je suggère d’y voir plutôt une opportunité pour comprendre le fondement même de notre relation, soit en examinant l’état de notre cœur. Quand on lit la Bible, on peut découvrir à quel point le cœur est vital. En effet, dans les langages originaux hébreux et grecque de la Bible, le mot cœur et ses synonymes apparaissent dans près de 2000 citations. Dieu doit sûrement avoir d’excellentes raisons de s’adresser au cœur! (Deut. 30.6)

Une vie dans la vérité et la lumière
Si les humains sont surtout attirés par les apparences extérieures, ne savez-vous pas que Dieu s’intéresse d’abord au cœur ? (1 Sam. 16.7). Dieu sait que les vrais changements d’attitudes et de comportements passent par la transformation du cœur. Jésus, dans sa déclaration de mission (Luc 4. 18-20), a pris soin de spécifier qu’il est venu pour guérir les cœurs brisés, ouvrir la vue aux aveugles, rendre libres les captifs et libérer les opprimés. Jésus aimait les gens sans distinction, il prenait soin de leur cœur en cherchant à les comprendre, en les aidant à y faire la lumière (1 Jn. 1.5-9) et y faire régner la vérité (Ps. 51.8; Ps. 139.23-24; Jn. 3.21), car c’est ce qui libère les cœurs. (Jn. 8.32).
Le vrai amour, une question de cœur
Aimer, c’est s’engager sur la voie de l’intimité émotionnelle, c’est accepter de prendre soin du cœur de l’autre à la façon de Dieu. (Josué 1.5). Le cœur est le récepteur d’une communication intime avec Dieu (Esaie 40: 1-2; Eze. 3: 10; Osée 2: 14) et avec les êtres humains, (Gen. 50: 21; Juges 19: 3; Ruth 2: 13). Vis-tu ce type d’intimité? Ignorer, fuir et écraser nos sentiments et nos émotions, c’est repousser le plan de Dieu. Demander à son cœur d’être insensible, le transformera à la longue en « cœur de pierre. » On parle ici d’un cœur qui se ferme et se verrouille parce qu’il a résolu de ne plus souffrir ; il devient insensible dans ses relations avec Dieu et dans toute autre relation. Un cœur verrouillé se manifeste par l’orgueil, l’égoïsme, l’autosuffisance et l’autoprotection; il devient idolâtre en tentant de survivre sans l’aide de Dieu ni des autres. Pourtant, les émotions et les sentiments sont des signaux vitaux pour pouvoir comprendre l’état de nos cœurs. Un cœur qui souffre de l’absence d’émotions et de sentiments, va périr petit à petit comme ayant une lèpre affective, spirituelle. Tout en souffre (Ps. 73.27).
Fais-tu partie de ces couples qui souffrent en silence? Dois-tu parcourir tous les « mars » et vénus » de ce monde pour trouver espoir? Je te suggère plutôt d’investir dans l’examen des états d’âme de ton cœur, où sont enracinés tes malaises, tes douleurs. À ce propos, Jésus nous lance une invitation sans pareil : « Venez à moi vous qui êtes fatigués et accablés, vous qui êtes déprimés, parce que vous ployez sous un fardeau trop lourd, et je vous donnerai du repos. Accepter de vous laisser diriger par moi et mettez-vous à mon école, car de tout mon cœur, je suis doux et humble. Ainsi votre vie trouvera son épanouissement dans le repos. » (Mat. 11.28-29).
Revisiter l’amour, c’est découvrir à quel point Dieu nous comprend et désire prendre soin de notre cœur et le guérir (Ézéch. 11 : 19-21); c’est également nous engager sur la voie de l’école de Jésus pour apprendre à prendre soin du cœur les uns les autres. (Mat. 22.37-39). Qu’est-ce qui t’empêche d’accepter l’invitation de Jésus?